La Grande Guerre : 1914-1918 ; une sélection de livres, de musiques et de sites proposée par vos bibliothécaires - Ville de Paris - page 14

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Un jeune auteur du XXI
e
siècle nous rend palpable l’angoisse
du poilu de première ligne, le frémissement terrifié de la
chair à canon, et le miracle d’une nuit d’amour en
permission, dans un Paris fantomatique, à l’arrière. Et toutes
ces voix pathétiques s’unissent pour pousser un grand cri,
contre ce suicide collectif de l’Humanité en perdition. Le
lecteur n’en sort pas indemne.
GIONO, Jean :
.
Gallimard.
Le grand troupeau
, c’est celui des moutons menés à marche
forcée par des bergers appelés au front en août 1914,
métaphore de la multitude innocente des soldats menés à la
boucherie. Ceux qui sont restés au pays ne souffrent pas
moins, femmes seules dans les fermes, pères sans bras pour
leurs champs, soldats blessés qui s’éparpillent sur les
chemins.
Avec Giono le pacifiste, ce sont les vrais paysans qui parlent
dans cette langue inimitable issue du provençal, et ce souffle
poétique incomparable. On sent le battement du sang des
bêtes et des hommes réunis dans une même communion
tragique.
LEMAITRE, Pierre :
.
Albin
Michel.
Sur le champ de bataille, pendant un assaut monté par un
lieutenant ivre de gloriole, Edouard va sauver d’une mort
certaine Albert qui, à son tour, après la guerre, se consacrera
entièrement au service de son ami défiguré. Dans une France
qui ne veut pas reconnaître ses soldats blessés mais encore
vivants, et qui est prise d’un délire de commémoration, il
suffit de peu pour que des idées magouilleuses arrivent.
Voilà une intrigue étonnante menée tambour battant par un
maître du polar, qui a été récompensé par le prix Goncourt
2013.
STILINOVIC, Daniel
.
Éditions Pierre-Guillaume de Roux.
Le héros, Charles, journaliste à l
’Humanité
, le journal de
Jean Jaurès, nous entraine à Vauquois en Argonne en 1915,
en compagnie de ses camarades d’infortune, sur ce front où
l’on souffre, où souvent l’on meurt, dans un no man’s land
dévasté par des attaques et des contre-attaques aussi inutiles
que dévastatrices. Dans une langue très crue, celle des poilus
de la Grande Guerre, l’auteur porte un très fort message
pacifiste, où se lit sa haine des politiques, des militaires et de
son système plus destructeur que le prétendu ennemi.
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