La Grande Guerre : 1914-1918 ; une sélection de livres, de musiques et de sites proposée par vos bibliothécaires - Ville de Paris - page 11

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CLAUDEL, Philippe
:
.
Stock
Hiver 1917, dans un village du nord de la France tout près de
la ligne de front, une fillette d’une dizaine d’années est
assassinée sur le bord d’un petit cours d’eau. Des années plus
tard, retraité, le policier qui a mené l’enquête raconte.
« Notre ville entendit la guerre mais ne la fit pas vraiment…
Le souffle des obus, la peur, les copains qui geignent et
meurent à vingt mètres… au loin tout ça ! A la place, la vie,
la vraie, tout simplement. » Malgré tout une chape de plomb
pèse sur cette histoire. À travers quelques personnages, un
procureur énigmatique et froid, qui semble avoir bénéficié
d’une sorte de solidarité des notables du bourg, une jeune
institutrice pleine de vie qui se suicide, il pose la question :
comment expliquer tant d’horreurs ? Philippe Claudel nous
livre un roman au suspense bien construit, au style limpide,
pour dresser le tableau impitoyable d’une province plongée
dans le cauchemar de la guerre. Il a su analyser le bien et le
mal en chacun des personnages, ne laissant apparaître
finalement que des « âmes grises. »
DORGELES, Roland :
.
Librairie
générale française.
Dorgelès c’est l’anti Proust (d’ailleurs de nombreuses
« gueules cassées » s’indigneront du Goncourt attribué en
1919 aux
Jeunes filles en fleurs
), c’est le Montmartrois
croquant des figures : le soldat hargneux et soiffard qui parle
comme Arletty, le cuistot lâche, le bourgeois précieux qui se
révèle un héros, le fermier que l’on croit espion… Des figures
grossières mais attachantes. Une vision de la France
bravache, gouailleuse et héroïque qui s’est perpétuée dans la
mémoire de nos familles.
DUGAIN, Marc :
.
Pocket.
Par ce premier roman, Marc Dugain rend hommage à son
grand-père, grièvement blessé au visage dès les premiers
jours de la guerre. Soigné dans un service spécialisé du Val de
Grâce durant cinq ans, il va peu à peu se reconstruire une
vie… autrement !
Le visage détruit du menton au nez, comment faire face à ce
traumatisme identitaire ? Le jeune officier, dans cette
chambre sans miroir, avec l’aide de son chirurgien et de ses
nouveaux amis « gueules cassées », suit un parcours de
combattant traduit sans pathos, d’une écriture sobre et
efficace.
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