Coups de coeur des bibliothécaires : édition 2015 / Les bibliothécaires de la Ville de Paris - page 6

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leur gourmandise partagée de la vie. L'auteure, comédienne, a pris la plume pour
donner une voix immortelle à ce lien indestructible. Elle nous fait partager son
expérience de la mort intime, elle qui, à 20 ans, avait découvert le cadavre de sa
mère violée et massacrée. Un récit à la poésie lumineuse, pour lutter contre la
malédiction fatale du destin.
Delerm, Philippe
Seuil
Un recueil de nouvelles sur les plaisirs transgressifs du mojito, la
surprise provoquée par l'averse, la perfection de la pastèque, la
nostalgie, l'amour et le bonheur.
Tel Francis Ponge, Delerm prend le parti des choses. Un rien plus ironique peut-être,
comme si les années avaient accentué sa distance naturelle face aux vanités
humaines. Le monde est là, dans sa simplicité. Les fruits de la terre arrosés par les
averses du ciel immense nous invitent à des voyages intérieurs infinis. Apprenons à
voir toute cette beauté, offerte. Plutôt que de noyer notre regard dans les breuvages
frelatés que nous offre la « boboïtude » ambiante ! Une invitation à l'extase zen du
monde.
Fargues, Nicolas
POL (Fiction)
Romain Ruyssen, 44 ans, sociologue se rend à l'étranger pour
présenter son essai polémique sur la France et les Français,
Au pays
du p'tit
.
Un modeste sociologue souffre de la fatigue d'être soi. Son dernier
ouvrage, violente critique de la France, pays du « p'tit » : « un p'tit resto, ciné, café,
week-end, bordeaux, dessert, etc. », lui vaut d'être invité à Moscou, où il fait la
connaissance d'une étudiante slovaque, qui pourrait être sa fille, liaison qui lui
vaudra quelques ennuis. Plus séduisante encore : la proposition d'une université
américaine de l'engager comme enseignant. Ces deux visions des centres culturels à
l'étranger se résument à de féroces pamphlets. On retrouve, chez ce quadra
désabusé, des accents « houellebecquiens » ; mais, au-delà de l'humour noir, du
cynisme assumé, de la volonté de séduire encore et encore, il nous renvoie à notre
condition humaine, qui nous ramène toujours à la solitude et au temps qui passe.
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