Page 35 - guerrealgerie

Version HTML de base

34
L’évènement, occulté pendant plusieurs décennies, resurgit au début des
années 90 puis lors du procès de l’ancien préfet Maurice Papon. «
Dégât
des eaux pour les gens des humans-zoo / Déshumanisés les basanés ne
font pas de vieux os ».
Dans sa chanson «
17 octobre
», le rappeur
Médine
insiste sur l’importance de la mémoire.
DIN
La musique judéo-arabe et le départ des juifs
d’Algérie
Dans un contexte colonial exacerbant les tensions communautaires depuis
le Décret Crémieux, la musique fut longtemps un lien solide entre juifs et
musulmans. Raymond Leyris, dit
Cheikh Raymond
, oudiste et chanteur
spécialisé dans le malouf, était une figure importante de la vie culturelle
constantinoise. Son assassinat en juin 1961 précipita le départ massif des
juifs d’Algérie, principalement vers la France (dont les musiciens Maurice
el Medioni, Lili Boniche ou Reinette l’Oranaise). La musique judéo-arabe
continua dans l’exil et la célébration d’une forte nostalgie. Comme le
chante
Enrico Macias
, fils adoptif de Cheikh Raymond, dans la chanson
«
Mon coeur d’attache
», en 1965.
«
Le bateau qui s'arrache du port va sur l'eau
Vers le sud ou le nord sans savoir
Ce qui l'attend là-bas au-delà de la mer
»