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Musique
La métamorphose
Edité par Æon ; [distrib. Harmonia mundi distribution] - paru en [DL 2013]
Un opéra d'après l'oeuvre de Franz Kafka. Lorsque Grégor Samsa se réveilla le matin au sortir d'un rêve agité, il se trouva métamorphosé en un monstrueux cancrelat'' - ''Que m'est-il arrivé ? Ce qui vient d'arriver n'est pas un rêve !'' Au début de la nouvelle de Kafka, la métamorphose a déjà eu lieu. Il n'y a plus que ce calvaire, ce lent adieu à l'humain et à la vie qui perdure encore. Il y a Grégor et les autres. L'exclusion et le rejet sont là. Le choix fait par Michaël Levinas de représenter l'irreprésentable est passionnant car il induit des chemins de traverse, un regard qui est oblique, en quelque sorte. Suggestion, esquisse, refus de l'illustration. Entre veillée funèbre, chemin de croix et lente dégradation, la monstruosité de l'un (le cancrelat) et celle des autres (tous les autres à l'exception peut-être passagère de la Mère) se répondent en miroir. L'insecte-roi, démesurément grandi, majestueux, incontournable et fragile à la fois. Avant La Métamorphose, il y a l'entrée en théâtre, le prologue, qui est ici la langue de Valère Novarina, la tragi-comédie est à l'oeuvre et annonce le désastre avec des sonorités de théâtre de foire. Il n'y a, à la fois rien à comprendre et tout à comprendre.