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Livre
La grande fracture : les sociétés inégalitaires et ce que nous pouvons faire pour les changer
Edité par les Liens qui libèrent - paru en DL 2015
Les inégalités qui n'ont cessé de croître, depuis plusieurs décennies, dans les pays développés, minent la santé des économies et l'avenir de la démocratie. Ce recueil d'articles et d'essais tend à prouver que ce sont les politiques de déréglementation et d'allègements fiscaux qui sont à l'origine de la récession. De bonnes politiques, illustrées par des exemples, nous sortiraient de cet écueil. ©Electre 2015
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Intéressant mais...
Globalement, j'ai beaucoup apprécié ce livre que je trouve plus intelligent, plus constructif que, par exemple, le Capital au XXIème siècle de Thomas Piketty qui sur 900 pages parle du capital sans jamais se poser la question de sa nature, de la manière dont il est créé etc. Stiglitz a beaucoup changé ma vision de l'économie et de l'organisation du monde. Comme La grande fracture est en fait un recueil organisé d'articles déjà parus et que je préfère un livre dans ce qu'il a de construit, à peine rendu La grande fracture, j'ai emprunté un autre bouquin de Stiglitz. Et pourtant, au milieu d'un discours convaincant je regrette tout un ensemble de propos qui semblent plus tirer leur origine d'un café du commerce ou du discours politique partisan que d'une volonté de trouver la vérité. J'ai déjà rendu La grande fracture et n'ai pas assez de mémoire pour en citer un extrait mais dans Le prix de l'inégalité que je suis en train de lire en ce moment, je trouve "De toute évidence, le marché n'est pas efficace. La loi la plus fondamentale de la science économique, c'est l'égalité de l'offre et de la demande. Or nous avons un monde où il y a d'immenses besoins non satisfaits.". Dans tout monde, partout, il y a toujours eu d'immenses besoins insatisfaits. Ce qui caractérise peut-être notre monde actuel c'est que certains de ces besoins sont la satisfaction pourrait être techniquement ou scientifiquement résolue (je pense par exemple à des maladies pour lesquelles on a trouvé des remèdes, à la faim...) ne l'est pas pour des raisons économiques. Et il y a d'après moi un monde entre écrire (comme il le fait d'ailleurs par ailleurs) que certains besoins qui ne sont pas résolus parce que le marché, par sa nature, n'a pas vocation à les résoudre et que seule une autre politique, une volonté politique, pourrait leur trouver une solution et dire que globalement et dans sa totalité le marché n'est pas efficace comme s'il n'était efficace pour rien. Cela dit, je recommande vivement la lecture de ce livre (même si c'est en fait une réunion d'articles plus qu'un livre), qui est une critique plus actuelle de notre système d'organisation de société que les vieux débats portés par des personnes formées dans le marxisme et qui semblent avoir remplacé Dieu par Marx dans leur référence à sa vision comme étant forcément bonne car venant de Lui ! L'organisation du monde au XXIème siècle est bien différente de celle du XIXème, et n'en déplaise aux héritiers du marxisme, pour régler un problème, il vaut mieux avoir l'outil le mieux adapté que le plus vieux...
Hervé GARCIN - Le 19 octobre 2018 à 07:22